Le sport, parent pauvre de la relance Abonnés
A ce jour, le ministère des Sports n’a prévu aucun plan à destination du milieu sportif et renvoie lâchement les doléances vers l’Agence Nationale du Sport (ANS). Mais cette nouvelle agence, en plus des critiques persistantes depuis sa création, souffre d’un déficit de charisme et de soutien auprès du gouvernement, à tel point qu’elle n’a pas su réclamer une hausse significative de son budget pour l’année 2020-2021 pour tenir compte des conséquences du Covid-19. Certes, la création par l’ANS d’un fonds de soutien d’urgence a été, enfin, annoncée il y a quelques jours, mais sans crédits nouveaux puisqu’il s’agit simplement de réaffecter les crédits destinés aux collectivités (entre 10 et 15 millions d’euros) qui n’avaient pas été consommés en raison du Covid-19. D’ailleurs, l’ANS espère bien que les collectivités territoriales viendront abonder ce nouveau fonds. Au final, on est donc loin des milliards d’euros des plans de relance du secteur de la culture ou du tourisme et le sport fait clairement figure de laissé- pour-compte. Pire, à défaut de jouer véritablement son rôle en distribuant ses propres ressources au profit des clubs, l’ANS avait soutenu l’appel à la générosité publique intitulé « Soutiens ton club », lequel a été un échec retentissant (voir l'article Opération « Soutiens ton club » : un flop, chèrement payé en rubrique Dons et legs). Pour le moment, le seul appel d’air en direction des clubs vient de leur fédération : beaucoup d’entre elles ont pris des mesures à la hauteur de leurs moyens, notamment en réorientant, vers les clubs, des fonds initialement dédiés à d’autres projets. La Fédération française de football a ainsi annoncé un plan de 30 millions d’euros, les Fédérations françaises de tennis et de rugby ont proposé un plan de 35 millions d’euros, principalement dédié aux clubs amateurs. Pour soulager les clubs, certaines fédérations ont également interrompu la collecte des cotisations et des assurances pour l’année en cours, voire prévoient de les supprimer pour la saison prochaine. Pour parvenir à ces mesures de soutien, les fédérations sont contraintes de puiser dans leurs réserves, et pour certaines de s’endetter quitte à se mettre dans une situation financière déficitaire. A l’aube des vacances, et sans véritable soutien, de nombreux clubs prévoient déjà une rentrée particulièrement difficile.
Romain Boisset le 02 juillet 2020 - n°262 de Communes et Associations
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